Le train est un TGV chinois très moderne, confortable et rapide (un train du même type que celui qui s'est crashé près de Shanghai quelques mois plus tard). On traverse une zone en chantier, on passe sur des ponts, dans des tunnels...
Le trajet dure environ 3h. On traverse des montagnes et des vallées cultivées, puis au bout d'un moment on traverse un fleuve très large mais presque complètement à sec, et on arrive dans la banlieue de Wuhan. C'est la capitale de la province et une des villes les plus peuplées de Chine (en fait ce sont 3 villes déjà importantes qui ont été regroupées en une seule), avec 10 millions d'habitants. C'est aussi une des villes les plus chaudes de Chine, et en ces temps de sécheresse on s'en rend compte dès qu'on descend du train.
Le petit cousin de MaiZhen, qui habite la ville, nous attend avec sa nouvelle copine. En fait l'année dernière il apprenait le français ici dans l'espoir de décrocher un visa d'étudiant pour venir en France ; il n'a pas eu le visa et il a abandonné les études, mais maintenant il sort avec son ancienne prof. On se place dans une longue file qui attend les taxis, au milieu d'une grande place en face de l'énorme gare, toujours sous un soleil de plomb, et on parle donc en français.
Il paraît que Wuhan est une des villes (ou, la ville?) où on trouve le plus de Français, pour diverses raisons, historiques (implantation française pendant la colonisation) ou plus récentes, en particulier avec de grosses usines de PSA - Peugeot - Citroën.
Notre tour de taxi arrive, il nous conduit à travers les larges avenues jusqu'à notre hôtel, caché au fond d'une cour à côté de l'entrée d'une base militaire! On pose les valises et on repart, on est encore en forme et on veut bien profiter du peu de temps qu'on a pour visiter.
On commence par aller prendre le bus. En sortant de la cour je prends au péril de ma vie une photo de la base militaire (en fait les gardes crient "Eh!", mais après ils rigolent entre eux). On attend donc le bus un certain temps, puis comme il n'arrive pas on attrape un taxi qui passe.
Direction "Huang He Lou", la Pagode de la Grue Jaune. On traverse une bonne partie de la ville, on passe sur un pont qui me paraît grand, puis après une courte distance on passe un autre pont immense. On traverse le fleuve Yang-Tse sur plusieurs kilomètres, en contrebas on voit de gros bateaux, principalement de transport de marchandises ou de bois, qui manoeuvrent. Chaque côté du pont contient une petite guérite, les gardes surveillent (tranquillement) ce qui passe. Le trottoir qui longe la chaussée semble large et bien protégé, et apparemment, malgré la distance à parcourir, beaucoup de gens passent à pied.
Le taxi avance encore un peu puis nous laisse au détour d'un parking. A pied, on remonte un trottoir qui longe une pente arborée. Au bout de la montée, une petite place et un escalier qui amène ... jusqu'à la caisse de la pagode. On s'acquitte du droit d'entrée et on passe sous le portique pour s'avancer sur le parvis. Sur les côtés de la grande place il y a quelques petits temples, en contrebas on voit la ville qui s'étend. En arrivant vers la pagode il y a une grande statue avec une grue et d'autres animaux sacrés, on prend quelques photos puis on entre dans le bâtiment.
C'est une pagode assez importante en Chine (c'est une des pagodes majeures, bien qu'apparemment le bâtiment actuel ait été construit dans les années 80 pour remplacer les anciennes pagodes successivement détruites).
Il y a beaucoup de poèmes qui en parlent, en particulier il y en a un qui raconte comment à chaque étage la vue s'étend d'avantage sur l'horizon. Tous les écoliers l'apprennent comme un symbole de l'élévation apportée par la connaissance. Sauf qu'à l'époque, la vue s'étendait sur les fleuves, les collines et la nature environnante, alors que maintenant ce serait plutôt les toits des immeubles et les autoroutes qui s'entremêlent. Enfin, la vue sur le gigantesque fleuve et son pont géant est quand même impressionnante.
Chaque étage est agrémenté d'expositions ou autres points d'intérêt : des maquettes de la pagode et ses alentours au fil des destructions successives, tableaux, des boutiques de souvenirs... Tout en haut on voit quelques objets d'arts en bois. Au détour d'un étage deux amoureux chinois me demandent de les prendre en photo, en fait au début ils n'avaient pas vu que j'étais étranger et ils sont surpris, mais finalement je fais une photo pas trop mal.
Après la visite on fait un petit tour dans le reste du jardin, il y a un énorme gong et MaiZhen ne peut pas résister à l'envie de prendre quelques photos. Puis on ressort et on retrouve le cousin et sa copine qui ne voulaient pas rentrer, et qui ont acheté des petits marrons grillés très bons malgré la chaleur.
On prend un bus électrique : il est attaché à un fil comme un tramway, mais l'attache est flexible et il peut manoeuvrer comme n'importe quel bus (peut-être que ça existe en France, en tout cas je n'en ai jamais vu). Puis, après un mini-trajet en taxi, on traverse une cour avec des immeubles pas très vieux (mais pas très propres), on monte un escalier bien poussiéreux, et on arrive chez la petite cousine de MaiZhen. Elle a une fille qui a à peine quelques mois de moins qu'Ulysse. Malgré l'immeuble un peu pourri c'est un grand appartement flambant neuf, avec plein de canapés confortables et une grosse télé accrochée au mur.
On est aussi accueilli par un autre cousin, qui vient d'obtenir son diplôme d'avocat. On se congratule, on mange des pastèques, et on prend quelques photos avec le bébé de la cousine. Comme la plupart des bébés 100% chinois elle est énorme, mais je ne me laisse pas impressionner. Puis on laisse la fille à la belle-mère de la cousine (vous suivez toujours ?). Elle habite avec eux et c'est elle qui garde le bébé la plupart du temps, ce qui est très courant en Chine.
Nous les jeunes, on va à pied à travers des petites rues de Wuhan. Le soleil s'est déjà couché (donc il fait noir) mais il fait encore très chaud. Les terrasses des restaurants sont bondées. On fait une halte à un petit marché où on prend quelques en-cas, puis on trouve une table à l'intérieur d'un restaurant tout proche. Là on commande des écrevisses qui sont pêchées dans les lacs de Wuhan, c'est une spécialité locale (si j'ai bien compris c'est une espèce endémique) et certaines sont énormes.
Après ce repas assez copieux, on continue à marcher, finalement on prend une grande avenue. On longe un grand chantier, puis on remonte une rue et on se retrouve dans un grand marché nocturne. On regarde les gadgets électroniques et les vêtements à bas prix, on se promène un peu, on fait attention aux pickpockets (il y a quand même pas mal de papiers dans mon sac), puis on revient vers la route et chacun prend un taxi pour rentrer chez soi.
Le lendemain, on a un peu de temps le matin, donc le petit cousin nous emmène dans le quartier "technologie". Il y a quelques grands magasins qui se font face, on déambule un peu dans les rayons en regardant ordinateurs, tablettes, disques durs... En effet il nous reste un peu de sous pour acheter une tablette à bas prix, et je finis par en trouver une intéressante.
La gare et l'aéroport sont assez loins et les embouteillages sont importants, le retour est donc un peu tendu, mais on finit par y arriver : MaiZhen prend le train pour retourner chez ses parents et retrouver Ulysse, pendant que le petit cousin m'amène à l'aéroport. Comme on est en avance, on va prendre un petit repas.
Au début on se dirige vers un KFC, mais une enseigne jaune attire mon attention : c'est un fast-food "Kung-fu" avec une grande photo de Bruce Lee. En fait c'est une chaîne (gérée par ses héritiers si j'ai bien compris) qui propose des menus chinois mais en mode fast-food (préchauffé et dans des plats standardisés), il n'en faut pas plus pour me convaincre. Le résultat n'est pas du tout mauvais, en tout cas ça change des fast-food occidentaux. Pendant ce temps on arrive à discuter un peu avec le petit cousin, il arrive à se faire comprendre en français et je peux saisir quelques mots de rattrapage en chinois.
L'aéroport intérieur de Wuhan est assez grand, mais je trouve mon vol sans difficulté. Une fois arrivé à Shanghai, l'attente est longue (d'autant plus que mon vol est à 23h et quelques, et qu'après 21h ou 22h peu de boutiques restent ouvertes), l'aéroport est assez joli mais ça ne suffit pas à s'occuper. Le wifi est fourni mais il semble particulièrement filtré au vu des difficultés à naviguer.
Enfin le vol se déroule bien.
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