Wudang Shan

Le lendemain, c'est le jour de l'expédition à Wudang Shan (le mont Wudang), la montagne sacrée du kung-fu taoïste.
Après d'âpres négociations, il a été décidé que c'est le petit cousin qui nous emmène en voiture, voiture empruntée pour l'occasion à un ami du frère de MaiZhen. On se lève tôt, d'ailleurs on croise le frère : il va au travail en mobylette électrique, et comme les parents de MaiZhen vivent au rez-de-chaussée, il laisse la mobylette se recharger toute la nuit sur la multiprise familiale.
Après avoir expliqué à Ulysse ce qui se passe et lui avoir fait de minis-adieus pour la journée, on embarque. La voiture passe par plusieurs grandes rues et par la gare. Je suis satisfait car le cousin conduit assez prudemment, c'est beaucoup mieux que lors de mon dernier séjour. Après un petit moment, on se retrouve sur une grande route toute neuve au milieu des montagnes, puis des bâtiments apparaissent. Contrairement au reste de ShiYan, ce sont des bâtiments en matériaux modernes, à l'air neuf (et parfois imposants). C'est la nouvelle partie de la ville, en construction à cause du manque de place dans la "vieille ville" (construite dans les années 60 à partir de quelques villages), et ses bâtiments administratifs. La vallée est très étroite, mais il en faut plus pour arrêter les projets immobiliers, réalisés en creusant des flancs entiers de montagne quand c'est nécessaire.

On finit par arriver sur l'autoroute. C'est une autoroute flambant neuve qui va jusqu'à Wuhan, je ne sais pas si c'est toujours le cas mais là elle est presque déserte, à part quelques camions porte-voitures, des bus, et des camions de chantier. La route passe un peu au-dessus de grandes plaines, et on peut voir l'étendue des travaux pour construire de nouveaux quartiers ou améliorer les infrastructures (routes, voies ferrées) dans les environs. Là où il y avait des champs, il y a d'immenses terrains en travaux, des bouts de montagne sont ratiboisés...
Un peu plus loin il y a quelques villages et des maisons isolées. Parfois, on croise des paysans qui marchent sur la bande d'arrêt d'urgence : pour aller chercher du riz ou d'autres marchandises dans les villages, c'est plus pratique pour eux de passer par la route. Apparemment, les voitures et les camions qui roulent à toute vitesse ne les effraient pas, ou alors ils ne s'en rendent pas compte.

Le trajet dure une trentaine de minutes, puis on sort de l'autoroute et on arrive devant un grand portail (en béton), c'est l'entrée de Wudang Shan. Le petit cousin nous laisse là, lui ne compte pas monter. On prend nos sacs et on entre dans un petit village 100% artificiel, avec plein de boutiques proposant des épées, des bijoux, des gâteaux... estampillés Wudang Shan. On va directement au fond dans le grand bâtiment où on achète les billets de bus.
Wudang Shan est composé de plusieurs sites, le principal étant le monastère qui se trouve au plus haut point du plus haut mont (1600 m d'altitude). Les autres sont des corps de bâtiments et des sentiers disséminés dans la montagne, les vrais taoïstes font le trajet à pied mais les touristes prennent le bus sur une route faite exprès (depuis une dizaine d'années, les particuliers ne peuvent plus emprunter la route en voiture).
Ce jour-là, c'est la journée du patrimoine chinoise : l'entrée est gratuite pour tous les sites (mais pas pour les billets de bus). Selon MaiZhen, de toute façon les chinois n'ont pas de vacances et dans les faits peu de gens peuvent en profiter. C'était peut-être vrai à une époque, mais aujourd'hui ce n'est manifestement plus le cas, une foule vraiment très dense se presse aux guichets.

La situation a été prévue : pour accéder au guichet, il faut passer par un long serpentin. Toutes les barrières ont été installées, et on doit serpenter des dizaines de fois d'un bout à l'autre du bâtiment, ce qui prend un certain temps même à une allure régulière. C'est probablement nécessaire, car au bout du serpentin, tout le monde prend d'assaut les 5 guichets alignés sans se soucier de faire la queue ou de savoir si on a bousculé quelqu'un ou pas.
On finit par obtenir nos billets de bus, et on sort par le côté pour arriver à la base de départ. Là encore il y a foule, bien que les différentes destinations soient à des départs séparés. Pour nous, un bus vient de partir, et il reste encore beaucoup de monde, alors que derrière de plus en plus de gens continuent à arriver. Après une dizaine de minutes deux bus arrivent, et les portes pour accéder à la chaussée s'ouvrent. Tout le monde se rue alors sur cette petite ouverture, je suis sur le côté et pour passer je suis obligé de monter sur un petit muret. Près de la porte, je comprends qu'il vaut mieux laisser de côté le savoir-vivre et la galanterie à la française, et je force pour passer, ce qui finit par marcher (bien que mon sac à dos aie failli y rester).

Ce sont de grands bus très confortables, ils roulent à toute vitesse sur une route en bon état (elle a l'air neuve) mais étroite et qui serpente au milieu des montagnes. On passe près de plusieurs petits sites, qui n'attirent pas trop les touristes apparemment. A côté d'un petit bâtiment on aperçoit quelqu'un qui fait du tai-chi avec un sabre, face aux sommets opposés. On croise beaucoup de bus qui redescendent pour chercher d'autres touristes, mais pas question de céder la priorité. On se fait même doubler plusieurs fois, car notre bus a un peu de mal dans les grandes montées.
Il y a 2 principaux points de départ possibles pour le monastère, de part et d'autre de la montagne : par le téléphérique, ou à pied par le chemin construit par des moines il y a un petit millier d'années. C'est sur ce dernier site qu'on arrive, tout autour il y a des hôtels et des restaurants. On va directement vers un petit chemin pavé de larges pierres et bordé de barrières surmontées de pierres rondes gravées, qui monte le long d'une petite crête.


Ce chemin mène à un monastère accroché à la montagne. Il fait très beau, pas un nuage à l'horizon, et, après avoir monté un grand escalier et trouvé un espace entre deux arbres, on voit distinctement le monastère dans la falaise en face. Pour y arriver, il faut encore marcher, monter, descendre, passer devant des petites boutiques et des vendeurs à la sauvette... En longeant le flanc de la montagne, on teste les chaises en bois qui sont une spécialité régionale. Plus loin, les bords se dégagent et on descend un grand escalier sans rambarde, on passe à côté d'une petite tour, et on franchit un portique, ou plutôt une fortification placée au milieu du chemin, au toit de tuiles magnifique.
Là, une autre tour abrite une énorme statue de tortue portant sur son dos une colonne de pierre, dont la pointe se perd dans les hauteurs du bâtiment. Un peu plus loin, un puits très ancien, un arbre (un châtaignier) décoré d'une multitude de rubans rouges, une autre porte, et on est dans une enceinte du monastère. Dans une grande cour, un trou sur un promontoire contient un peu d'eau sacrée, tout le monde fait la queue pour le voir (et le prendre en photo).









 Un grand escalier nous amène dans une vaste salle de prières, où un moine (le premier que je vois depuis mon arrivée) fait son office entre des statues de bouddha, des gongs... Beaucoup de visiteurs s'arrêtent un instant pour faire une petite prière, puis ils repartent. En fait il y a une sortie de l'autre côté de la salle, et on se retrouve face au vide : on est sur la partie qui est accrochée à la falaise, qu'on avait vue tout-à-l'heure.



On longe la montagne, tous les chinois se font prendre en photo devant 4 grands caractères peints sur la roche : "santé", "chance", "argent", "bonheur", puis on arrive jusqu'à un petit temple toujours accroché à la paroi. Pour ceux qui connaissent, dans "Karaté Kid" version 2010, c'est là que se trouve la tête de dragon suspendue au-dessus du précipice, sur laquelle un moine pratique le kung-fu du serpent. Bien sûr pour les gogos comme nous c'est complètement barré, on ne peut même pas s'approcher assez pour faire une jolie photo.






Par contre des moines proposent d'acheter des pièces de style ancien (avec un trou carré au milieu) et de participer à des jeux : faire tomber la pièce sur la tête d'une statue de dragon immergée dans un tonneau, lancer la pièce à travers un trou pour faire sonner un gong... Si on réussit, on peut faire un voeu. En ce qui me concerne, heureusement que je n'avais pas spécialement de voeu à formuler, car ça aurait raté.
Une fois qu'on a bien profité du paysage, on revient sur nos pas. Sur le chemin du retour, on croise deux touristes occidentaux, ce sera les seuls que je verrai durant toute cette journée.
En passant à côté d'un groupe de touristes, on entend que leur guide leur montre où se situe le fameux monastère de Wudang Shan : on le voit sur les pics les plus lointains en face de nous, c'est un tout petit point au-dessus du plus haut sommet.



On revient au point de départ, et on se dirige vers le sentier qui mène au sommet de Wudang Shan. A côté, des chaises à porteurs attendent des clients, et comme ils attendent longtemps ils sont installés dans leurs propres chaises. Le sentier est un peu en contrebas, ça commence en descendant très sec (toujours par un grand escalier), puis ça reste assez horizontal pendant assez longtemps. Par contre on longe le flanc de la montagne, et parfois l'autre côté du chemin est très pentu ou à pic.
Le long du trajet il y a aussi des petits hauts-parleurs qui diffusent, euh, de la musique d'ambiance (musique pseudo-traditionnelle chinoise qui évoque les beaux paysages, mais là on a pas besoin d'évocation puisqu'on est dedans), heureusement au bout de quelques temps ça ne fonctionne plus et on peut marcher sereinement. On n'est pas tous seuls quand même.
Au fil du chemin, on s'arrête sous un autre arbre couvert de rubans rouges qui est pendu dans le vide, il n'y a pas de barrière mais devant il y a un rocher sur lequel tout le monde veut se faire prendre en photo, même une dame en talons hauts (j'ai eu un peu peur mais finalement elle n'est pas tombée). On traverse aussi des ensembles de constructions : une petite enceinte avec un bâtiment dans lequel sont évoqués les combattants légendaires qui ont vécu ici ; puis des terrasses sur lesquelles sont construits des échoppes, et des magasins de souvenirs, bijoux en toc, ballons, foulards... Le public est assez réceptif à ces attentions.











Ca monte petit à petit (escalier par escalier), puis on finit par quitter le bord de la falaise pour s'enfoncer un peu dans la montagne et se retrouver au milieu des grands arbres. On fait une pause à côté des "trois pagodes", en fait trois structures en pierre de la hauteur d'un homme, à l'architecture similaire à celle des pagodes. La foule se fait plus dense, avec une proportion importante de personnes âgées ou de parents qui portent leur bébé dans les bras (au détour d'une échoppe on a vu une poussette, je ne sais pas comment elle est arrivée jusque là).
Après ce petit moment de détente, on entame un grand escalier, cette fois sans rambarde. Ca commence à monter sévèrement, et ça ne s'arrête plus : d'escalier en escalier, on va toujours plus haut. Il faut faire attention à ne pas bousculer les gens et à ne pas se faire bousculer, car les escaliers sont souvent étroits et la pente à côté est raide. En passant, on traverse la "fontaine du dragon jaune" (en fait c'est un petit puits), des temples... Les boutiques se font rares, probablement pour des raisons pratiques.







Sur les roches autour du chemin, on voit plein de petits cailloux. MaiZhen m'explique que si on prend un caillou par terre et qu'on l'accroche à un rocher, il apporte du bonheur tant qu'il reste sur ce rocher. Prudents, on lance les nôtres à un endroit un peu difficile d'accès.
A un moment, les gens autour de nous affichent un air réjoui : on arrive à un escalier bordé d'une rambarde aux riches statues, il fait exactement 100 marches et ça porte bonheur de le gravir (pour ceux qui n'auraient pas remarqué, les chinois sont parfois légèrement superstitieux). Il est suivi par un petit pont qui enjambe un torrent à sec. Un peu plus haut, à la source du torrent, des touristes munis de bouteilles essaient de récupérer un peu de l'eau (sacrée) qui coule goutte à goutte.
Au détour d'un escalier, on croise deux moines, à qui on a sans doute demandé de se poster là pour que les touristes ne restent pas sur leur faim. Ils ont l'air d'être en prière, mais je ne vois vraiment pas comment ils pourraient méditer à quelques mètres seulement de cette foule bruyante.







Un peu plus haut, il y a une bifurcation. Le premier chemin date de la dynastie Ming, il a plus de 1000 ans. Le second est récent, il n'a que 400 ans (dynastie Qing), mais c'est le plus long. On est paresseux donc on prend le premier (en fait il est plus fatiguant, car il monte plus rudement). Il est déjà midi, ça fait deux heures qu'on marche et on a faim, et on fait une longue pause pour manger. Puis on reprend l'ascension, un peu plus loin on voit un grand monastère construit sur la pente au milieu des arbres, mais on ne fait pas le détour. Les escaliers se suivent et se ressemblent à-peu-près, au bout d'une longue ascension on fait une nouvelle pause près d'un coude du sentier, où une trouée dans les arbres en contrebas permet de voir les montagnes voisines.
Il y a toujours beaucoup de gens, on voit des femmes qui ont eu la bonne idée de mettre des chaussures à talons et qui maintenant sont pieds nus, leurs chaussures à la main... Quand on repart, on se retrouve en face d'un très long escalier à rambarde qui monte en ligne droite. Impressionnant, surtout que la ligne est complètement remplis de gens qui avancent péniblement.
Tout en haut, on passe sous un grand portique : c'est la 1ère porte du chemin vers Wudang Shan, en tout il y en a 3. Je me sens soulagé car je pense qu'il n'y en a plus pour très longtemps, vu qu'on est déjà assez haut. Mais en fait, juste après, le chemin redescend de l'autre côté de la montagne, puis reste au même niveau pendant un moment, avant de remonter enfin. Il faut encore marcher longtemps avant d'atteindre la 2ème porte. A peine le temps de se reposer à l'ombre d'une grande pierre ronde, qu'on repart suivant le même scénario, les portes étant placées vers les sommets.
Avant chaque porte, l'ascension de l'escalier est de plus en plus dure, car il y a aussi des gens qui sont montés au monastère en téléphérique et qui redescendent maintenant à pied. Pour monter on est donc bloqués dans une grande file, qui avance forcément au rythme de la personne la plus lente dans la file, serrés par les gens qui descendent, et serrés ou bousculés par les gens qui montent en doublant.







A la 3ème porte, les arbres se font rares, la vue s'éclaircit et on voit qu'on est très haut. Mais on n'est pas encore arrivés. On se retrouve sur un petit escalier en pierre, mais beaucoup moins bien entretenu, qui serpente le long du pic qu'il reste à monter. Parfois on a quelques pas à faire sur de la terre, mais c'est une terre très sèche et rocailleuse. Il n'y a plus aucune protection contre le soleil, qui tape maintenant très fort, heureusement on avait pensé à la crème solaire.









Enfin, après une ultime pause sur une grosse roche plate, on prend un petit escalier qui ne paie pas de mine, qui descend à travers quelques arbres. Quand on arrive au bout, on débarque sur une petite place, c'est le monastère de Wudang Shan. C'est un grand ensemble de bâtiments, on est dans un coin un peu isolé, sur un toit. Un peu plus loin le mur rejoint un pan de montagne, et en contrebas on voit un potager.
Tout le monde prend en photo la grande plaque dorée qui annonce "monastère de Wudang Shan" à côté de l'escalier, moi c'est surtout la montagne et les autres bâtiments plus hauts qui m'intéressent. On descend un petit escalier, puis on passe par une terrasse qui semble avoir eu un petit accident récemment : la moitié du sol est constituée de planches et de tréteaux assemblés pour franchir le précipice. Un peu plus loin, les bouts de la terrasse écroulée ont été entreposés, en attendant la réparation j'imagine.













En continue à aller vers le bâtiment principal, on passe par un petit opéra, puis par un couloir menant aux cellules des moines. Enfin on arrive sur la place principale, mais ce n'est pas le sommet. C'est encore plus haut, on distingue clairement le sentier qui y va, mais pour y accéder il faut encore passer par une file d'attente en serpentins. C'est rapide car il n'y a pas trop de monde, mais une fois qu'on y est, on se retrouve dans une petite cour où trône une estrade richement décorée, et remplie de gens.
Avant, c'était le point à partir duquel seuls les personnages importants pouvaient monter jusqu'au temple pour prier. Maintenant tout le monde fait la queue pour monter, et les nouveaux serpentins font bien le tour de tous les murs. Dans l'escalier ce n'est pas plus rapide, en plus la première partie du trajet (quelques dizaines de mètres, mais qu'on met quelques dizaines de minutes à franchir) est à couvert dans de vieilles murailles et dans ces circonstances c'est un peu oppressant.
A l'air libre, on est maintenant vraiment haut, on domine presque entièrement l'horizon. Seuls quelques sommets sont à notre hauteur, et leur base se perd dans la brume. L'escalier, qui comporte une haute barrière cette fois, fait quelques lacets, longe une petite tour, la dépasse, et tout d'un coup on arrive au temple du toit d'or, qui est le point culminant de la montagne. Le toit est doré, le seuil est paré de deux statues de hérons qui se font face, c'est probablement magnifique, mais pas aujourd'hui. Là, tout ce que je vois, c'est la foule des gens qui arrivent qui se pressent contre les gens qui sont déjà là. Les poteaux du temple ont une partie dorée, et tout le monde fait la queue pour les toucher les uns après les autres (car ça porte bonheur, oui on a compris), du coup les poteaux ont surtout l'air très usés.












 MaiZhen fait une petite prière, moi j'aperçois deux moines (un vieux à longue barbe et un plus jeune), on regarde un peu les montagnes en contrebas et on s'exalte sur le chemin qu'on a parcouru, puis on s'éloigne. Dans un coin un peu plus tranquille on fait une petite pause, c'est déjà l'après-midi et on n'a presque rien mangé. On redescend par le même genre de petits escaliers, et on se retrouve dans la cour par laquelle on était arrivés.



On n'en peut plus et notre bébé nous manque, on va directement au téléphérique. C'est un téléphérique très moderne et confortable, avec nous il y a un couple avec leur petit garçon, on admire leur courage. Le téléphérique nous emmène une vallée plus loin, dans un bâtiment de style pseudo-ancien en pleins travaux, toujours entouré de boutiques et d'hôtels. En allant vers le parking des bus on voit deux hommes taper à coups de masse dans une barrique, en fait dans la barrique il y a du riz, et ils sont en train de faire une pâte de poudre de riz. On croise aussi des ouvriers qui chargent de grosses pierres sur des chevaux, afin de les amener sur des points isolés du chantier.
On embarque dans le premier bus qui descend, ce n'était pas forcément une bonne idée : au milieu du trajet, le bus s'arrête et le chauffeur annonce qu'on va déguster le thé très traditionnel d'une boutique. Tout le monde s'attable sans discuter à une terrasse, certes très jolie et avec une vue magnifique sur les montagnes. Une serveuse vient nous présenter le fameux thé et nous le sert selon un rituel bien précis (sur un plateau à double fond pour récupérer l'eau, car il faut que ça déborde quand on sert), ça rappelle quand même un peu la cérémonie du thé japonaise.
Au début je ne suis pas très motivé pour goûter car j'ai surtout envie de repartir, mais les gens qui sont à côté de nous insistent tellement pour nous l'offrir et trinquer que je finis par en prendre aussi. Il est très bon.
15 minutes plus tard le bus repart, mais à une fourche, au lieu de prendre le chemin de la descente, il bifurque vers le point de départ du sentier, par où on avait commencé la visite. En fait c'est pour prendre d'autres touristes à un autre site pas trop loin. Les touristes mettent du temps à monter (ou plutôt, le chauffeur met du temps à attendre qu'assez de gens soient arrivés pour que son bus soit plein), en plus une femme a eu le mauvais goût de vomir pendant le trajet malgré l'interdiction expresse du chauffeur. Quand on arrive en bas c'est déjà la fin de l'après-midi.

L'air de la montagne nous a fait du bien, et nous a aussi fait oublier que des records de température saisonniers étaient attendus pour cette journée. L'air chaud et sec qui nous attend en bas est un petit choc.
On retrouve le cousin qui a dormi un peu dans un hôtel en nous attendant, on prend des glaces aux haricots rouges (miam), et on repart. Le trajet de retour passe assez vite, on doit juste éviter un paysan tranquillement assis sur la barrière du terre-plein central de l'autoroute, qui ne semble pas se rendre compte que ses genoux au-dessus de la route sont en sursis.
Ulysse a été très sage avec ses grands-parents, mais il était quand même impatient de nous retrouver.

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