Shanghai les jours suivants

Cette nuit-là on est extrêmement fatigués, et on dort très bien. Le lendemain on se réveille à une heure raisonnable, on se prépare un peu puis on descend prendre le petit déjeuner. Au restaurant de l'hôtel il y a plus de monde que la veille à midi. Pour pas être trop dérangés par de potentiels admirateurs d'Ulysse, on s'installe un peu à l'écart. Au buffet il y a quelques soupes de riz ou de haricot, du pain chinois (des boules de mie blanche), des œufs dus marinés dans une préparation salée apparemment, quelques baozi (petits pains fourrés à la viande), yaourts... Il y a aussi du café.
Je ne le sais pas encore, mais N**café a semble-t-il trouvé un moyen de se faire une place dans le marché chinois. Là-bas boire du café n'est pas du tout dans les habitudes des consommateurs (plutôt amateurs de thé bien sûr), et quand on n'a pas l'habitude, ce n'est pas évident d'apprécier ce goût. Est donc apparu, en fanfare j'ai l'impression, un café en poudre au lait et très sucré, donc beaucoup plus doux et plus facile à boire pour des novices. C'est ce café qui est servi dans le restaurant, et pour nous qui sommes habitués à le prendre noir et sans sucre, c'est un peu surprenant.

Ensuite on retourne à notre chambre pour prendre une nouvelle série de douches / bains, on prépare quelques affaires et on va visiter Shanghai. Le taxi nous emmène de l'autre côté du fleuve en passant sous un long tunnel, et nous dépose en face d'une grande façade de maison traditionnelle. C'est le quartier Yu, le plus commercial de Shanghai. Il est presque midi et, sans surprise, le soleil tape fort. Ulysse s'est endormi pendant le trajet, donc on le dépose délicatement dans sa poussette, et on se dirige vers l'ombre des bâtiments.



C'est un quartier entièrement piéton où tous les bâtiments sont du même style traditionnel riche. Ce sont de vieux bâtiments mais très bien entretenus ou rénovés, si bien qu'ils semblent neufs ; la plupart sont occupés par des boutiques ou des restaurants. Il y a beaucoup de monde, on traverse des petites places entre les bâtiments et des ruelles bordées d'étalages de boutiques. On croise différent artistes de rue, entre autres quelqu'un qui joue sur des tubes de métal accrochés à une grande structure richement décorée, et une boutique qui propose d'écouter un chanteur d'opéra en le regardant à travers des trous pratiqués dans une cloison.

Finalement on arrive devant un temple bâti au milieu d'un bassin. C'est là que se trouvent les restaurants les plus connus de Shanghai. On entre dans celui qui annonce un buffet de baozi, où on est très bien accueillis par les serveuses qui trouvent très mignon Ulysse endormi. C'est à ce moment-là qu'il se réveille. En consultant la carte et en posant des questions, on se rend compte que le fameux buffet n'est qu'à partir de 14h ; avant c'est un restaurant plus traditionnel, mais rien dans la carte ne nous fait vraiment envie (je ne veux vraiment pas manger de plats trop gras, et une soupe ça ne me dit rien). On quitte donc les lieux, bien que la salle soit très jolie et offre une vue directe sur le bassin derrière le temple.
 
On s'arrête un moment pour prendre des photos, à mesure que l'après-midi arrive l'endroit est de plus en plus fréquenté. En face de nous, des gens font la queue pour accéder au temple : pour ça ils doivent traverser le pont qui passe au-dessus du bassin, et qui est en zig-zag. En effet les mauvais esprits, qui ne peuvent pas aller au-dessus de l'eau, ne savent avancer que tout droit et ne peuvent ainsi pas arriver jusqu'au temple.
Après que Ulysse ait été copieusement admiré, on s'éclipse et on se dirige vers un autre restaurant. Cette fois il faut monter quelques marches, puis on arrive à un endroit où plusieurs personnes attendent qu'une table se libère. Mais renseignements pris, le restaurant que MaiZhen cherche est de l'autre côté du couloir, et il y a toute la place qu'on veut.

C'est donc un restaurant de baozi, les baozi les plus chers de Shanghai paraît-il. Moi ce que j'apprécie dans les baozi, c'est leur grande simplicité : une bonne boule de pain chinois fourrée à la viande (souvent mais pas forcément, ça peut aussi être aux légumes). Dommage, ce n'est pas le genre de la maison. La spécialité c'est le baozi à la cervelle de crabe, un mets très raffiné. Comme il y a beaucoup de jus, avant de mordre dans le pain, il faut aspirer le trop-plein avec une paille (une boule de pain très travaillée, dans une jolie assiette en porcelaine, avec une paille en plastique à rayures rouges et blanches au milieu... pas de doute on est bien en Chine). C'est pas que j'aime pas, mais bon, aspirer de la cervelle de crabe, j'ai pas trop l'habitude.
Ce baozi-là est très gros, après on nous en sert d'autres mais plus petits, avec aussi des baozi au potiron, façonnés en forme de gouttes d'eau, et d'autres plus simples aux herbes aromatiques chinoises. Ulysse mange un peu en même temps que nous, il est très en forme après la petite sieste de tout-à-l'heure.
En ressortant on se retrouve tout de suite dans la chaleur, après ce passage très frais au restaurant. En général tous les lieux publics un tant soit peu commerciaux sont lourdement climatisés, on craint surtout pour Ulysse qui est plus sujet que nous au chaud-et-froid, donc on a une petite chemise en plus qu'on lui met dès qu'on sent qu'il fait trop frisquet quelque part. En l’occurrence on la lui enlève, et on suit les panneaux qui indiquent le jardin Yu.

C'était le jardin d'un lettré, ou peut-être d'un ministre, et c'est un des plus beaux jardins de Chine (dit-on). En plein centre-ville de Shanghai, il se compose d'une multitude de petites cours, de pavillons et de kiosques. Chaque cour ou presque est aménagée de façon à offrir un panorama inspiré par la nature, à l'aide de plans d'eau, de pierres et de plantes. Certaines pierres sont connues depuis plus de 1000 ans, et plusieurs arbres sont pluricentenaires. Les pavillons ont tous un rôle précis : travail, méditation, musique, poésie...
Bien sûr on n'est pas tout seuls dans le parc, mais ça reste raisonnable. Hors des passages obligés qui sont parfois encombrés (surtout là où il y a des statues à toucher pour porter bonheur), il y a beaucoup de petites cours où on est très tranquilles.






 
Une bibliothèque ancienne ? Non, une boutique de souvenirs.








Une des particularités de ce jardin est la cour du saut du dragon, où tous les murets sont effectivement surmontés de longs dragons ondulants dont on finit par apercevoir la tête si on va jusqu'au bout.

 Au détour d'un bâtiment, on peut voir des meubles directement taillés dans des troncs d'arbres.







Vers la fin, tout le monde est assez fatigué, et il est 16h. On trouve donc un endroit tranquille pour faire manger Ulysse : un petit cloître entouré de bancs, avec au milieu un bassin dans lequel s'écoule une petite cascade, le tout surmonté d'un petit arbre, et quasiment désert (si on ne compte pas les poissons). On a presque fini la compote quand une femme d'entretien passe devant nous sans s'arrêter, puis revient avec sa collègue. Mais après avoir discuté un peu avec MaiZhen elles s'en retournent, et plus personne ne vient déconcentrer Ulysse qui finit de manger.


Dès qu'on quitte ce jardin on se retrouve au coeur de Shanghai, au milieu des boutiques de souvenirs et des vendeurs ambulant, qui croient que je suis américain parce que je porte une casquette. Après avoir tourné un peu on se retrouve près de notre zone de départ. MaiZhen pose quelques questions et trouve une boutique qui vend des tanhulu, des brochettes de prunes chinoises caramélisées. Pas facile car en général on en mange plutôt en hiver, d'ailleurs ce sont les seules que je mangerai durant ce séjour. Dommage...



On se balade encore un peu, puis on cherche un magasin où acheter le nécessaire pour le voyage en train du lendemain. Un passant indique le chemin à MaiZhen : on traverse une route, on tourne après un pâté de maison, et... on se retrouve dans une ruelle mal entretenue, pleine de gens torse-nus ou tirant des carrioles, où les fils électriques pendent devant les maisons, et ce à deux pas du quartier le plus commercial de Shanghai.


On trouve finalement un petit magasin où on peut acheter gâteaux, nouilles déshydratées, boissons, café (le même genre de café qu'on a bu le matin même, mais froid et en bouteille), eau... L'eau est importante pour Ulysse, on ne veut pas prendre n'importe quoi. Il y a le choix : plusieurs marques chinoises qui ne nous inspirent pas plus que ça, une marque suisse bien connue qui pratique des prix équivalents (l'équivalent de 30 centimes d'euro pour 33cl), et 2 marques française (Ev**n et une autre), qui sont 3 ou 4 fois plus chères. Forcément, importer l'eau des volcans jusqu'ici, c'est pas vraiment économique. On prend quelques bouteilles de marques chinoises pour nous, et 2 bouteilles bien de chez nous pour Ulysse. Puis on rentre à l'hôtel.

Pour le trajet du retour on passe par le grand pont qui enjambe la rivière. Il est très haut, et la route monte en faisant des grands tours avant de pouvoir emprunter le pont lui-même. De l'autre côté, on aperçoit au loin le pavillon chinois de l'exposition universelle 2010. J'ai entendu dire que certains pavillons seront conservés, et on décide d'aller voir ça le lendemain.
Cette fois on mange au restaurant de l'hôtel, puis on commence à bien préparer les affaires pour le départ du lendemain. Puis, comme on est bien fatigués, on va assez vite se coucher. Ulysse s'endort à une heure convenable, mais il se réveille vers minuit, et, sans doute à cause du décalage horaire, il passe une nuit très agitée.
On passe la nuit tant bien que mal, et le lendemain on se réveille vite sous les effets conjugués du soleil qui filtre à travers les rideaux et de Ulysse qui ne veut vraiment pas se rendormir.
Une fois le petit déjeuner pris, on emballe les dernières affaires et on descend les valises à la réception de l'hôtel. Puis on prend le taxi, direction l'exposition universelle.

Au bout de quelques immenses avenues, on arrive à un carrefour où toute une rue est interdite aux voitures. On descend ici, c'est le lieu de l'exposition universelle. On aurait dû se renseigner : si certains pavillons ne sont pas détruits, ils sont cachés par de grandes palissades, et le seul qui reste ouvert à la visite est... le pavillon chinois.


C'est une immense structure évasée, inspirée des temples traditionnels, qui domine tous les environs. Logique : les autres pavillons devaient respecter une limitation de hauteur, qui était bien inférieure à celle de cette énorme chose... Pour le moment on en est assez loin, il faut d'abord acheter les tickets (le mardi matin il n'y a pas foule, on n'a même pas besoin de faire la queue au guichet), puis il faut marcher au moins 10 minutes, avec des points de contrôle réguliers où les gardes vérifient les tickets. L'endroit est parsemé de barrières, ouvertes pour le moment, mais qui se ferment quand il y a foule. A mesure qu'on approche, elles sont de plus en plus utiles, car il commence à y avoir du monde, et il y a une vraie queue pour entrer dans l'enceinte du bâtiment. Grâce à Ulysse on nous fait passer par les coupes-files, ce qui nous épargne de longues minutes d'attente. On apprendra plus tard que , quand l'exposition battait son plein, la durée d'attente atteignait facilement 7h.


L'intérieur du bâtiment est ultra-climatisé, et très fréquenté. Dans le hall d'accueil, de nombreux panneaux expliquent la conception, la création, la construction... du bâtiment, et son contexte, en mettant un peu de propagande dedans au passage. Il y a même une grande inscription sur un mur, du style "la construction chinoise, la sagesse au service du progrès" (ou quelquechose d'approchant, en chinois et en anglais), ce qui est assez comique quand on connaît les problèmes sociaux récents engendrés par les expropriations et les programmes immobiliers sauvages en Chine.
De manière générale, presque tout est traduit en anglais, mais le rôle principal du bâtiment est clairement à destination des chinois, d'ailleurs la plupart des gens présents font partie de groupes de retraités, paysans, scolaires... en voyage organisé. Je n'ai pas vu un seul autre occidental au cours de cette visite.
Pour monter dans les étages et voir l'exposition proprement dite, les gens font la queue sur une partie de la salle. Encore une fois Ulysse nous fait gagner un temps précieux, et on se retrouve dans un ascenseur (décoré pour simuler un wagon de train) en compagnie d'un groupe de retraités.



On arrive ainsi au dernier étage, le début de la visite. Un peu plus loin on voit les vitres qui offrent une vue dégagée sur Shanghai, mais ce sera pour plus tard. Au plafond, des vidéos d'ambiance sont projetées sur des petits cubes style stalactite. Il y a une série de files d'attente devant une porte, donc on attend un peu, puis MaiZhen demande ce que c'est : c'est pour voir un film, ce qui ne nous intéresse pas du tout. On se dirige donc vers la suite du parcours.
On passe devant quelques décors de machineries, puis devant des reproductions d'appartements chinois typiques (selon le PCC en tout cas) en 1978, 1988, 1998 et 2008. Celui de 2008 semble sorti directement d'un catalogue d'I**a, avec grand canapé et télé à écran plat.
J'apprécie plus la salle suivante, très grande, plongée dans l'obscurité, dont les murs sont couverts par un tableau lumineux de style chinois traditionnel. En fait le tableau est animé, et change régulièrement. Un coup c'est une représentation de la route de la soie, où les petits bonhommes se déplacent avec leurs chameaux ; ensuite une vue d'un port, avec des bateaux qui se balancent et des marins qui bougent... Tout d'un coup, la séance du film qu'on n'a pas vu se termine, et la salle qui était à-peu-près vide se remplit considérablement. On suit la foule tant bien que mal, et on passe dans le couloir suivant qui parle de développement durable. Le chemin traverse donc des arbres en tubes lumineux verts fluo, une maquette d'appartement écologique... Puis tout d'un coup le mur se couvre de vitres, c'est le passage qu'on avait vu tout-à-l'heure. On a une vue très dégagée sur d'autres endroits de l'exposition, en particulier un bâtiment en forme d'oeuf, peut-être le pavillon japonais (?).
Aux murs, des reproductions grands formats de dessins d'enfants à qui on a demandé de représenter l'avenir (ou l'espoir ou quelque chose d'approchant). On prend quelques photos, pendant que les gens autour prennent des photos d'Ulysse (oui, je sais, vous commencez à avoir compris).
Le chemin est en pente et nous amène doucement à l'étage inférieur (ou plutôt à un ascenseur qui descend).

Ici le thème principal est l'effet de serre et les énergies alternatives. C'est encore une très grande salle, avec au milieu une immense serre circulaire, dans laquelle les plantes sont arrosées par des jets d'eaux qui tombent du plafond de manière synchronisée en formant des figures. Sur les côtés, c'est plutôt des éoliennes, des panneaux solaires, ainsi que des affiches lumineuses légèrement criardes, qui affichent des slogans invitant au respect de l'environnement. Je ne sais pas si la foule qui est là est touchée par le message, en tout cas c'est réellement impressionnant.
Au milieu de la serre évoquée précédemment, un grand escalator redescend vers la base du bâtiment. Avec Ulysse on ne cherche même pas à comprendre, on retourne directement à l'ascenseur. Cette fois la visite est terminée.
Après une petite pause dans l'air climatisé on ressort, il est bientôt midi et on cherche l'ombre à tout prix. On s'accorde encore quelques minutes sous un mur pour faire boire Ulysse, puis il faut bien revenir sur tout le trajet qu'on a parcouru entre le taxi et ici. On prend quelques photos, mais la chaleur est vraiment insupportable et on se dépêche. Le taxi se fait un peu attendre (bien sûr sur cet immense carrefour il n'y a pas un seul brin d'ombre), mais au bout d'un petit moment on peut repartir.

Cette fois on va au KFC qu'on avait vu près de l'hôtel, qui est assez fréquenté (comme souvent dans les fast-foods américains en Chine). On mange juste à côté des jeux pour enfants, il y en a plusieurs qui passent et veulent jouer avec Ulysse. Après le repas et une nécessaire glace, on le met un peu sur le toboggan, du coup l'enfant qui était là devient tout timide.
Pour revenir à l'hôtel, cette fois on a notre porte-bébé, on peut donc monter le grand escalier qui enjambe la grande passerelle, et redescendre du bon côté du carrefour. On rentre à l'hôtel à pied, on donne encore à manger à Ulysse avant le trajet qui va suivre, on récupère les valises laissées à la réception, et on reprend un taxi (bien sûr, avant qu'on parte, tous les employés de l'hôtel qui passaient par là on tenu à dire au revoir à Ulysse). On pensait avoir prévu large, mais quand on part vers la gare, on n'a plus tellement de temps.

1 commentaire:

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