Paris - Shanghai

Le samedi 7 mai, on ne se lève pas trop tard. La veille on avait tout bien préparé, on avait bien empaqueté les valises, installé le siège-auto (c'est ma grand-mère qui nous conduit à l'aéroport), et vers 9h on peut partir tranquilles. Au bout de 20 minutes, on s'aperçoit que, au lieu de laisser un trousseau de clés chez mes grands-parents et de garder l'autre avec nous comme prévu, on a finalement laissé les 2. Tant pis.
Mamido connaît les lieux par coeur et nous arrivons sans encombre à notre terminal. A l'enregistrement des bagages, on apprend que Ulysse sera sûrement trop grand pour rentrer dans les hamacs pour bébé de l'avion, alors, comme le vol n'est pas complet, on nous propose des places avec un siège libre à côté.
Notre grosse poussette n'est pas autorisée en cabine, mais elle ira sans supplément avec les bagages encombrants, euh, hors-format.
Comme on est arrivés tôt (d'où la possibilité d'avoir un siège libre pour nous), on se balade un peu dans l'aéroport, mais bien entendu il n'y a pas grand-chose à faire, à part un brin de toilette et appeler les gens pour dire au revoir. Rapidement on s'équipe du porte-bébé, on enregistre la poussette, et on va passer au scanner en famille.
De l'autre côté du scanner c'est plus joyeux, il y a plein de trucs à acheter et à manger, comme il est un peu plus de midi on a un petit creux. Le départ est prévu à 13h25, mais le temps de manger un peu, de donner un petit pot à Ulysse, de passer encore un coup de téléphone, et quand on arrive à l'embarquement, on nous apprend que les familles avec de jeunes enfants ont déjà été appelées 3 fois (moi je n'ai rien entendu). Comme ils sont gentils ils nous laissent passer en prioritaire quand même.

Dans l'avion, on est sur la rangée du milieu, avec en fait 4 sièges pour nous tout seul. C'est un vol Air-France, tous les sièges ont devant eux un petit écran qui diffuse les informations du vol puis les films. Sauf que sur nos 4 sièges, il n'y a que 2 écrans qui marchent. Je ne le sais pas encore, mais j'aurai au cours du vol d'autres sujets de préoccupation que mon écran télé.
Avant le décollage, un steward nous donne une mini-double-ceinture orange. C'est la ceinture du bébé, avec une boucle qui se glisse dans la ceinture de maman (ou de papa, mais maman c'est mieux). On nous donne aussi un mini-gilet de sauvetage dans son emballage plastique, le steward me précise bien "Ne l'ouvrez pas, laissez-le juste dans un coin le temps du vol". C'est justement ce que je comptais faire.



Grâce aux joies de l'allaitement maternel, le décollage se passe sans problème pour Ulysse (idem pour l'atterrissage), il est juste un peu étonné par le bruit. Au début il reste très tranquille, dans les bras de maman, puis de papa, puis confortablement installé dans son siège. C'est le siège qui est entre nous 2 bien sûr, on a relevé les accoudoirs et on a mis des coussins dans tous les endroits stratégiques au cas où. On prend quelques photos, puis on lui donne des jouets, et MaiZhen commence à vouloir regarder un film. Sauf que Ulysse a très bien repéré le fil des écouteurs qui gigote, et ça l'amuse beaucoup de tirer dessus dès qu'il l'attrape.
Le vol dure 10 heures, donc on a bien le temps de s'occuper de lui. Il est très sage : presque aucun pleur, des gazouillis, un peu de sieste tranquillement allongé en travers de son siège (pile à la bonne taille, la tête contre les jambes de papa ou maman)... Mais il faut toujours l'occuper, lui parler, éviter qu'il lance ses jouets n'importe où, qu'il renverse le plateau-repas avec le café... De temps en temps on se lève et on va faire un petit tour, mais le paysage est un peu monotone et l'allée est étroite. Et à partir d'une certaine heure, faire des allées et venues au milieu des gens (sans trop leur cogner les coudes si possible) en chantant "ohé ohé matelot", c'est un peu lassant. En plus, au milieu du trajet, le siège libre à côté de moi est soudain occupé par quelqu'un qui était tombé sur un siège sans écran télé ni lumière, là au moins il a une lumière et il peut lire son journal, mais ça limite beaucoup notre mobilité.
Mais en se relayant, on arrive à-peu-près à s'en sortir (on voit même 2 films chacun, pourtant c'était pas gagné). Au cours du trajet, MaiZhen sympathise avec une hôtesse qui lui refile les bons tuyaux ("on va servir les nouilles chinoises dans 10 minutes, je vous en ai mis un sachet de côté pasque yen a pas pour tout le monde"). A 21h heure française, comme souvent, Ulysse s'endort. Les zones de turbulence, qui obligent MaiZhen à le reprendre sur ses genoux 2 ou 3 fois, le dérangent à peine. Durant les 6h précédentes, j'essayais de voir mon film en revenant au point où je m'étais arrêté dès que je le pouvais ; je vois le film suivant presque sans interruption.
Et à minuit heure française, on est arrivés. A Shanghai il est presque 7h du matin, le soleil est déjà bien là. Ulysse a l'air encore un peu endormi mais il ne proteste pas. On accomplit les formalités : déambulations dans de longs couloirs, files d'attente pour le contrôle des visas : rapide pour MaiZhen qui est à la fois chinoise et prioritaire car c'est elle qui porte Ulysse, beaucoup plus long pour moi ; et enfin, récupération des bagages, dont notre grosse poussette. Ca tombe bien car on est un peu fatigués de le porter. Enfin c'est la sortie triomphale... sauf qu'il n'y a pas de taxi à l'arrêt prévu à cet effet. Il est 8h du matin et il fait bien chaud.
En cherchant un peu on trouve un autre taxi-stop, où cette fois il y a des taxis, et aussi des gens qui veulent monter dedans. Bon, c'est pas la guerre non plus, en quelques minutes nos bagages sont rangés dans un coffre, Ulysse est sur les genoux de sa maman (on a dit au chauffeur de ne pas rouler vite, j'en reparlerai), et on roule vers le quartier de Pudong.

Arrivée à Shanghai

Comme c'est dimanche matin la route n'est pas très encombrée, il n'y a presque personne. C'est une grande voie rapide qui relie l'aéroport au centre-ville. Quelques minutes après avoir quitté l'aéroport, et alors que MaiZhen lui explique notre destination, le chauffeur s'arrête sur le bord pour regarder où c'est sur la carte car il ne connaît pas bien l'endroit. Les voitures qui nous suivent n'ont qu'à se débrouiller pour nous éviter comme elles peuvent.
Une fois qu'il a compris où on allait, c'est reparti. La route a beau être presque déserte, ça n'empêche pas les quelques véhicules croisés de rouler en plein milieu, de changer de voie n'importe comment... et notre taxi double joyeusement par la droite ou par la ligne blanche, heureusement qu'on lui avait dit de faire doucement à cause du bébé, je ne sais pas ce que ça aurait donné sinon.
Au bout d'un temps assez long (15 ou 20 minutes) on commence à arriver au centre-ville. On reconnaît les quartiers résidentiels de Pudong, la nouvelle zone économique, où, comme dans toutes les villes, les promoteurs immobiliers réalisent leurs programmes par lots. A Shanghai ça prend des proportions assez énormes : les immeubles font des dizaines d'étages et ont des styles propres. Ainsi on passe devant un pâté d'une dizaine de grands immeubles, TOUS de style pseudo-gréco-romain, TOUS avec la même imitation de temple à colonnes ridicule sur le toit ; puis c'est un style plus moderne, avec un pâté d'immeubles blancs à grandes vitres, tous avec les mêmes angles de vitres à chaque angle.
Pendant tout ce trajet le soleil tape fort, et on a déployé l'ombrelle pour protéger Ulysse. Il est presque 10 heures et on commence à avoir très chaud dans la voiture (c'est un taxi de base, donc sans clim). On ouvre la fenêtre, mais l'atmosphère étant un peu irrespirable, on la referme bien vite. Plus on rentre dans la ville à proprement parler, plus il y a de voitures, de bus et de camions.
Constamment horrifié par le comportement des conducteurs parisiens, j'avais oublié qu'on peut toujours faire pire. Mais au bout de quelques rues ça me revient, notamment quand deux bus qui veulent aller au même endroit en même temps essaient de se doubler, avec nous au milieu.
On finit par arriver à une fourche devant laquelle le chauffeur hésite, puis se décide pour la gauche. Au bout de quelques mètres on voit qu'il a perdu : le sigle de notre hôtel se distingue clairement au-dessus des immeubles sur la droite. Il fallait prendre une petite voie qu'on n'avait pas vue, complètement sur la droite. La voie du milieu, elle, montait jusqu'à un grand pont qui enjambe le fleuve tout proche. Pas possible de revenir tout de suite sur nos pas ; dès qu'on peut, le chauffeur se dirige vers le trottoir de droite. Mais la voie est à sens unique, on continue donc tout droit un moment.

En Chine, petite rue à sens unique + barrière en béton sur le côté ne veut pas dire qu'il ne faut pas faire attention : on croise tout un tas d'entités qui roulent à contre-sens, vélos, motos, scooters, des gens qui tirent des carrioles, et même un bonhomme qui promène son bébé dans un landau!
Finalement on arrive sans casse à un grand carrefour, où on croise encore des gens qui tirent une carriole ; mais celle-là est remplie de table et de chaises. Remplie n'est d'ailleurs pas vraiment le mot : elle sert de socle à un immense empilement de tables et de chaises qui, quand elle traverse, occupe presque toute la largeur de la route (une 6 voies quand même). Quant à nous, nous faisons demi-tour pour enfin arriver à notre hôtel.

Ulysse s'est endormi au cours du trajet, et une fois la poussette dépliée et mise en position couchée on l'installe sans qu'il ne réagisse. On rentre vite dans le hall car dehors le soleil est vraiment agressif (après avoir payé le taxi bien sûr, prix : 15 euros pour ce trajet d'une bonne demie-heure, c'est la course la plus chère qu'on ait faite en Chine). Dedans il fait beaucoup plus frais, voire un peu froid, puisque la clim est à fond.
MaiZhen va s'occuper de demander la chambre, moi je reste près des valises avec la poussette. Mais très vite, l'agent d'accueil qui est près de la porte (un chinois d'âge mûr) fait un tour dans notre direction, et, mine de rien, s'arrange pour se placer de manière à bien voir le bébé. Du coup deux employées qui passaient par là interrompent leur trajet et viennent le regarder aussi, heureusement il dort toujours et elles ne l'embêtent pas trop, se contentant de discuter entre elles en rigolant. Alors que de plus en plus de gens arrivent et commentent ce qu'ils voient, et qu'Ulysse commente à se réveiller, MaiZhen revient et on monte dans l'ascenseur pour rejoindre notre chambre au 5ème étage.
La chambre n'a rien de particulier mais est tout-à-fait correcte, propre, avec 2 lits moyens, une douche... Elle offre une vue magnifique sur un vieux bâtiment aux larges fenêtres grillagées (je n'ai pas pu décider si c'était un atelier ou une école, mais je pencherais plutôt pour la 2ème solution), séparé seulement par une petite place. En se tordant le cou, on peut aussi apercevoir un des grands ponts qui enjambe la rivière HuangPu.
Il fait très chaud, mais bien sûr dès qu'on allume la clim, un grand souffle glacé nous tombe dessus. Toutefois impossible de s'en passer pour le moment, donc on décide que Ulysse ira dans le lit qui est loin de l'appareil, tandis que nous, adultes résistants, irons dessous. Au début impossible de dormir, il y a encore trop d'adrénaline et on se sent trop sales. Alors je me colle au montage de notre baignoire gonflable achetée exprès pour l'occasion, très jolie, assez pratique, mais avec quelques difficultés pour certains boudins (ceux du dessous surtout, il faut faire une manipulation spéciale pour que l'air arrive bien partout). On la remplit dans le bac de la douche, et on donne un bain bienvenu à Ulysse qui est de nouveau en pleine forme. Il adopte tout de suite sa nouvelle baignoire et essaie d'attraper le coussin rehausseur.
Ensuite on le sèche et on l'habille très légèrement, puis on se relaie pour rester avec lui et prendre chacun une douche à notre tour. Quand tout est fini et qu'on se sent mieux, MaiZhen le fait têter et il s'endort. On le cale alors entre 2 coussins et on s'endort à notre tour. Il est environ 11h, donc 5h du matin en France.

On dort sans problèmes malgré la chaleur écrasante, jusqu'à ce qu'Ulysse se prenne pour un réveil. En effet il est 13h30 en Chine et 7h30 en France, une heure à laquelle il se réveille souvent. Pour le coup ça tombe bien, le restaurant de l'hôtel ferme à 14h. On se prépare vite et on descend manger, un repas simple (du riz avec deux plats) mais convenable. On donne aussi un petit pot à Ulysse, un dessert, puis direction taxi avec pour destination la tour de la TV de Pudong.


Le trajet se déroule principalement sur de grandes avenues, pas très encombrées à cette heure. Au-dessus de nous, on aperçoit la plupart des buildings les plus impressionnants de ce quartier, et en particulier un drôle de gratte-ciel qui ressemble à un décapsuleur géant. Le taxi nous dépose à l'entrée du parc qui abrite la tour de la TV, effectivement c'est très grand. On est encore loin mais on voit bien que les "boules" aperçues depuis les alentours sont vraiment très massives. Toutefois MaiZhen y est déjà montée, moi ça ne m'intéresse pas et Ulysse s'en fiche vraisemblablement, et nous passons notre chemin. 

On avance donc pendant 10 minutes au milieu des hauts immeubles, dans l'atmosphère surchauffée, jusqu'à ce qu'on arrive au bord de la rivière HuangPu. Il faut un peu batailler pour arriver jusqu'au quai, car ça n'a pas été conçu pour les poussettes, et en avançant il faut modifier l'inclinaison de l'ombrelle au-dessus d'Ulysse car le soleil est vraiment très agressif. Une fois au bord de l'eau on peut un peu plus se détendre en admirant la vue sur la rivière et sur le Bund, là où toutes les puissances colonisatrices ont construit leurs comptoirs.
Au bord de l'eau un haut-parleur diffuse des chansons de variété chinoise. On prend une petite glace dans un kiosque d'une "chaîne de restauration rapide américaine bien connue" qui se trouve planté là, puis on se dit qu'on traverserait bien la rivière. MaiZhen pose la question, on lui répond que pour ça il faut aller à la maison avec un toit rouge. Il y en a effectivement une un peu plus loin, et on va dans cette direction (avec toujours plusieurs escaliers à négocier avec la poussette). Surprise, c'est un magasin "Pizza Hut". Pas découragés, on continue dans la même direction puisqu'il y a encore une maison qui ressemble à la description un peu plus loin. Comme c'est dimanche il y a des petits groupes de personnes qui se détendent au bord de l'eau, mais il n'y a pas de grande foule, c'est assez agréable.
Finalement la maison qu'on avait vue n'est pas accessible, et en plus on est arrivés à une impasse. Pour repartir on doit passer par un petit sentier qui s'éloigne de l'eau, descendre un escalier puis faire tout un tas de zigzags pour retrouver la route. Comme on est motivés on reprend la direction qu'on nous avait indiquée, d'autant plus qu'il y a un flot léger mais continu de gens qui vont vers là-bas. Très vite, il n'y a plus de trottoirs (immeubles d'un côté, parc à côté de l'eau mais fermé par une barrière de l'autre), et tout le monde marche sur la route, heureusement à sens unique, mais quand même au milieu des camions et des bus qui ne ralentissent pas d'un iota, et puis quoi encore.
Quand on arrive finalement à l'embarquement des bateaux, on a marché 10 bonnes minutes dans des conditions pas très, euh, tourist-friendly (pas très touristique quoi).

Le bateau fait partie du réseau de transports de Shanghai, et comme partout en Chine, les prix des transports en commun ne sont pas comparables à chez nous : là c'est un peu plus de 30 centimes (3 yuan) pour un trajet, cher parce que c'est une grande ville. Les bateaux sont apparemment assez réguliers, on a à peine le temps de monter sur celui qui est à quai, que les portes se ferment et que c'est parti.
C'est un bateau pas très long mais bien large, dans la salle principale il y a des rangées de sièges (qui ont déjà bien vécu) qui s'alignent en face d'une grande baie vitrée à l'avant. Comme des jeunes parents se font prendre en photo avec leur bébé devant la baie, MaiZhen décide de faire pareil dès qu'ils ont fini. Le temps de prendre quelques photos, de discuter un peu avec les parents précédents (forcément) et de s'asseoir un peu, et le bateau est déjà arrivé. On descend, et comme il est plus de 16h et qu'il faut s'habituer à notre nouvelle heure on donne un goûter (compote, miam) à Ulysse.
Ça tombe bien, de ce côté c'est très propre, et il y a des bancs un peu partout. L'endroit a beau être très fréquenté par les touristes étrangers, Ulysse suscite toujours la curiosité et les chinois n'hésitent pas à venir le voir.

Une fois le goûter terminé, on monte sur le quai, une large promenade qui surplombe la rivière d'un côté et le Bund de l'autre. On a donc d'un côté là d'où on vient, avec une très bonne vue sur les grattes-ciels et la tour, et de l'autre sur les bâtiments coloniaux qui s'alignent. Maintenant ces bâtiments abritent en général des banques, et ils sont tous surmontés de plusieurs drapeaux de la République Populaire de Chine.  









On avance quelques temps en prenant force photos (et en se faisant prendre aussi en photo au passage, surtout Ulysse), puis au bout d'un moment le soleil commence à baisser sérieusement, et la température avec. On change Ulysse (avec la poussette, il suffit de la mettre en position couchée pour avoir une table à langer tout-à-fait convenable) et on revient sur nos pas.
Cette fois on doit attendre un peu que le bateau arrive, on est déjà sur le quai flottant. Une fois que le bateau est là et que les portes / grilles sont levées, on prend place (il y a plus de monde qu'à l'aller, mais ça reste très raisonnable). A la sortie, on se fait harceler par les taxis et les motos-taxis à trois roues qui veulent nous emmener, ainsi que par plein de gens qui donnent des prospectus pour... en fait je regarde pas vraiment. MaiZhen connaît un grand centre commercial avec plein de bons restaurants qu'elle a vu à l'aller, et on décide d'y aller. On n'est plus très loin, quand un grand vent se lève et que les nuages, qui se sont accumulés depuis tout-à-l'heure, prennent un air menaçant. Pas question d'attendre un taxi dans l'orage après la sortie du restaurant : dès qu'on en voit un, on le prend et on rentre à l'hôtel.

Finalement il n'y a pas de tempête, mais comme on est revenus et qu'on est assez fatigués on décide de ne plus trop bouger. Sauf qu'on a faim, et qu'on aimerait bien manger autre part qu'au restaurant de l'hôtel. On ressort donc avec notre poussette (et notre bébé), et on commence à marcher dans la rue.Il est à peine 19h30 mais la nuit est bien tombée. En marchant sur le trottoir, on loge la grande rue qu'on a pris en taxi à l'aller, et de l'autre côté on passe devant plein de petites ruelles qui s'engagent entre les immeubles. Dedans, c'est parfois des écoles, parfois des habitations pauvres, parfois des résidences privées, ou quelques magasins...
On passe devant quelques restos mais MaiZhen a un objectif : le KFC qu'elle a vu depuis le taxi. On marche en traversant quelques rues "normales" (ni minuscules, ni démesurées, quoi), puis on arrive devant un énorme carrefour, où la grande rue qu'on longe depuis tout-à-l'heure croise une autre rue de taille équivalente. Manque de chance, le KFC est dans le coin opposé. On pourrait traverser, comme quelques courageux s'y essaient sous nos yeux, mais il n'y a ni feux rouges ni passage pour piétons, et inutile de dire que les véhicules ne se préoccupent pas des gens qui traversent. De plus, il doit y avoir des travaux pas très loin, car on voit toujours des files de camions chargés de terre qui passent par là, et on ne tient pas trop à se mesurer à eux. Il y a aussi une passerelle qui franchit tout le carrefour, mais problème : elle est très haute (il faut bien faire passer les camions en dessous...), et on y accède par un escalier. On a pris la poussette et pas de porte-bébé, et on se sent un peu trop fatigué pour porter Ulysse en poussette jusque là-haut. On laisse donc tomber, et on se rabat sur le restaurant qu'on a vu en arrivant.
Il y a du monde, donc on doit attendre un peu sur un banc. Pas de problème pour MaiZhen, qui discute avec des adolescents attablés à côté pour savoir ce qui est bon. Au bout d'un moment on nous fait asseoir, mais très vite on en a assez que les serveurs passent très près d'Ulysse (il n'y a pas beaucoup de place) et on décide d'emporter les plats à l'hôtel. Pendant que MaiZhen va au comptoir pour passer commande, attendre les plats et payer, je reste près de l'entrée et je m'amuse un peu avec Ulysse. Surprise, personne ne vient le voir ou me demander de le prendre en photo, ça doit être parce que tout le monde mange. Au bout d'un moment une serveuse m'apporte un verre de thé (comme ça se fait souvent), puis MaiZhen arrive avec les plats et on rentre à l'hôtel.
On mange dans la chambre, on s'occupe encore un peu d'Ulysse qui ne dort pas tout de suite, puis finalement on s'écroule tous.

Shanghai les jours suivants

Cette nuit-là on est extrêmement fatigués, et on dort très bien. Le lendemain on se réveille à une heure raisonnable, on se prépare un peu puis on descend prendre le petit déjeuner. Au restaurant de l'hôtel il y a plus de monde que la veille à midi. Pour pas être trop dérangés par de potentiels admirateurs d'Ulysse, on s'installe un peu à l'écart. Au buffet il y a quelques soupes de riz ou de haricot, du pain chinois (des boules de mie blanche), des œufs dus marinés dans une préparation salée apparemment, quelques baozi (petits pains fourrés à la viande), yaourts... Il y a aussi du café.
Je ne le sais pas encore, mais N**café a semble-t-il trouvé un moyen de se faire une place dans le marché chinois. Là-bas boire du café n'est pas du tout dans les habitudes des consommateurs (plutôt amateurs de thé bien sûr), et quand on n'a pas l'habitude, ce n'est pas évident d'apprécier ce goût. Est donc apparu, en fanfare j'ai l'impression, un café en poudre au lait et très sucré, donc beaucoup plus doux et plus facile à boire pour des novices. C'est ce café qui est servi dans le restaurant, et pour nous qui sommes habitués à le prendre noir et sans sucre, c'est un peu surprenant.

Ensuite on retourne à notre chambre pour prendre une nouvelle série de douches / bains, on prépare quelques affaires et on va visiter Shanghai. Le taxi nous emmène de l'autre côté du fleuve en passant sous un long tunnel, et nous dépose en face d'une grande façade de maison traditionnelle. C'est le quartier Yu, le plus commercial de Shanghai. Il est presque midi et, sans surprise, le soleil tape fort. Ulysse s'est endormi pendant le trajet, donc on le dépose délicatement dans sa poussette, et on se dirige vers l'ombre des bâtiments.



C'est un quartier entièrement piéton où tous les bâtiments sont du même style traditionnel riche. Ce sont de vieux bâtiments mais très bien entretenus ou rénovés, si bien qu'ils semblent neufs ; la plupart sont occupés par des boutiques ou des restaurants. Il y a beaucoup de monde, on traverse des petites places entre les bâtiments et des ruelles bordées d'étalages de boutiques. On croise différent artistes de rue, entre autres quelqu'un qui joue sur des tubes de métal accrochés à une grande structure richement décorée, et une boutique qui propose d'écouter un chanteur d'opéra en le regardant à travers des trous pratiqués dans une cloison.

Finalement on arrive devant un temple bâti au milieu d'un bassin. C'est là que se trouvent les restaurants les plus connus de Shanghai. On entre dans celui qui annonce un buffet de baozi, où on est très bien accueillis par les serveuses qui trouvent très mignon Ulysse endormi. C'est à ce moment-là qu'il se réveille. En consultant la carte et en posant des questions, on se rend compte que le fameux buffet n'est qu'à partir de 14h ; avant c'est un restaurant plus traditionnel, mais rien dans la carte ne nous fait vraiment envie (je ne veux vraiment pas manger de plats trop gras, et une soupe ça ne me dit rien). On quitte donc les lieux, bien que la salle soit très jolie et offre une vue directe sur le bassin derrière le temple.
 
On s'arrête un moment pour prendre des photos, à mesure que l'après-midi arrive l'endroit est de plus en plus fréquenté. En face de nous, des gens font la queue pour accéder au temple : pour ça ils doivent traverser le pont qui passe au-dessus du bassin, et qui est en zig-zag. En effet les mauvais esprits, qui ne peuvent pas aller au-dessus de l'eau, ne savent avancer que tout droit et ne peuvent ainsi pas arriver jusqu'au temple.
Après que Ulysse ait été copieusement admiré, on s'éclipse et on se dirige vers un autre restaurant. Cette fois il faut monter quelques marches, puis on arrive à un endroit où plusieurs personnes attendent qu'une table se libère. Mais renseignements pris, le restaurant que MaiZhen cherche est de l'autre côté du couloir, et il y a toute la place qu'on veut.

C'est donc un restaurant de baozi, les baozi les plus chers de Shanghai paraît-il. Moi ce que j'apprécie dans les baozi, c'est leur grande simplicité : une bonne boule de pain chinois fourrée à la viande (souvent mais pas forcément, ça peut aussi être aux légumes). Dommage, ce n'est pas le genre de la maison. La spécialité c'est le baozi à la cervelle de crabe, un mets très raffiné. Comme il y a beaucoup de jus, avant de mordre dans le pain, il faut aspirer le trop-plein avec une paille (une boule de pain très travaillée, dans une jolie assiette en porcelaine, avec une paille en plastique à rayures rouges et blanches au milieu... pas de doute on est bien en Chine). C'est pas que j'aime pas, mais bon, aspirer de la cervelle de crabe, j'ai pas trop l'habitude.
Ce baozi-là est très gros, après on nous en sert d'autres mais plus petits, avec aussi des baozi au potiron, façonnés en forme de gouttes d'eau, et d'autres plus simples aux herbes aromatiques chinoises. Ulysse mange un peu en même temps que nous, il est très en forme après la petite sieste de tout-à-l'heure.
En ressortant on se retrouve tout de suite dans la chaleur, après ce passage très frais au restaurant. En général tous les lieux publics un tant soit peu commerciaux sont lourdement climatisés, on craint surtout pour Ulysse qui est plus sujet que nous au chaud-et-froid, donc on a une petite chemise en plus qu'on lui met dès qu'on sent qu'il fait trop frisquet quelque part. En l’occurrence on la lui enlève, et on suit les panneaux qui indiquent le jardin Yu.

C'était le jardin d'un lettré, ou peut-être d'un ministre, et c'est un des plus beaux jardins de Chine (dit-on). En plein centre-ville de Shanghai, il se compose d'une multitude de petites cours, de pavillons et de kiosques. Chaque cour ou presque est aménagée de façon à offrir un panorama inspiré par la nature, à l'aide de plans d'eau, de pierres et de plantes. Certaines pierres sont connues depuis plus de 1000 ans, et plusieurs arbres sont pluricentenaires. Les pavillons ont tous un rôle précis : travail, méditation, musique, poésie...
Bien sûr on n'est pas tout seuls dans le parc, mais ça reste raisonnable. Hors des passages obligés qui sont parfois encombrés (surtout là où il y a des statues à toucher pour porter bonheur), il y a beaucoup de petites cours où on est très tranquilles.






 
Une bibliothèque ancienne ? Non, une boutique de souvenirs.








Une des particularités de ce jardin est la cour du saut du dragon, où tous les murets sont effectivement surmontés de longs dragons ondulants dont on finit par apercevoir la tête si on va jusqu'au bout.

 Au détour d'un bâtiment, on peut voir des meubles directement taillés dans des troncs d'arbres.







Vers la fin, tout le monde est assez fatigué, et il est 16h. On trouve donc un endroit tranquille pour faire manger Ulysse : un petit cloître entouré de bancs, avec au milieu un bassin dans lequel s'écoule une petite cascade, le tout surmonté d'un petit arbre, et quasiment désert (si on ne compte pas les poissons). On a presque fini la compote quand une femme d'entretien passe devant nous sans s'arrêter, puis revient avec sa collègue. Mais après avoir discuté un peu avec MaiZhen elles s'en retournent, et plus personne ne vient déconcentrer Ulysse qui finit de manger.


Dès qu'on quitte ce jardin on se retrouve au coeur de Shanghai, au milieu des boutiques de souvenirs et des vendeurs ambulant, qui croient que je suis américain parce que je porte une casquette. Après avoir tourné un peu on se retrouve près de notre zone de départ. MaiZhen pose quelques questions et trouve une boutique qui vend des tanhulu, des brochettes de prunes chinoises caramélisées. Pas facile car en général on en mange plutôt en hiver, d'ailleurs ce sont les seules que je mangerai durant ce séjour. Dommage...



On se balade encore un peu, puis on cherche un magasin où acheter le nécessaire pour le voyage en train du lendemain. Un passant indique le chemin à MaiZhen : on traverse une route, on tourne après un pâté de maison, et... on se retrouve dans une ruelle mal entretenue, pleine de gens torse-nus ou tirant des carrioles, où les fils électriques pendent devant les maisons, et ce à deux pas du quartier le plus commercial de Shanghai.


On trouve finalement un petit magasin où on peut acheter gâteaux, nouilles déshydratées, boissons, café (le même genre de café qu'on a bu le matin même, mais froid et en bouteille), eau... L'eau est importante pour Ulysse, on ne veut pas prendre n'importe quoi. Il y a le choix : plusieurs marques chinoises qui ne nous inspirent pas plus que ça, une marque suisse bien connue qui pratique des prix équivalents (l'équivalent de 30 centimes d'euro pour 33cl), et 2 marques française (Ev**n et une autre), qui sont 3 ou 4 fois plus chères. Forcément, importer l'eau des volcans jusqu'ici, c'est pas vraiment économique. On prend quelques bouteilles de marques chinoises pour nous, et 2 bouteilles bien de chez nous pour Ulysse. Puis on rentre à l'hôtel.

Pour le trajet du retour on passe par le grand pont qui enjambe la rivière. Il est très haut, et la route monte en faisant des grands tours avant de pouvoir emprunter le pont lui-même. De l'autre côté, on aperçoit au loin le pavillon chinois de l'exposition universelle 2010. J'ai entendu dire que certains pavillons seront conservés, et on décide d'aller voir ça le lendemain.
Cette fois on mange au restaurant de l'hôtel, puis on commence à bien préparer les affaires pour le départ du lendemain. Puis, comme on est bien fatigués, on va assez vite se coucher. Ulysse s'endort à une heure convenable, mais il se réveille vers minuit, et, sans doute à cause du décalage horaire, il passe une nuit très agitée.
On passe la nuit tant bien que mal, et le lendemain on se réveille vite sous les effets conjugués du soleil qui filtre à travers les rideaux et de Ulysse qui ne veut vraiment pas se rendormir.
Une fois le petit déjeuner pris, on emballe les dernières affaires et on descend les valises à la réception de l'hôtel. Puis on prend le taxi, direction l'exposition universelle.

Au bout de quelques immenses avenues, on arrive à un carrefour où toute une rue est interdite aux voitures. On descend ici, c'est le lieu de l'exposition universelle. On aurait dû se renseigner : si certains pavillons ne sont pas détruits, ils sont cachés par de grandes palissades, et le seul qui reste ouvert à la visite est... le pavillon chinois.


C'est une immense structure évasée, inspirée des temples traditionnels, qui domine tous les environs. Logique : les autres pavillons devaient respecter une limitation de hauteur, qui était bien inférieure à celle de cette énorme chose... Pour le moment on en est assez loin, il faut d'abord acheter les tickets (le mardi matin il n'y a pas foule, on n'a même pas besoin de faire la queue au guichet), puis il faut marcher au moins 10 minutes, avec des points de contrôle réguliers où les gardes vérifient les tickets. L'endroit est parsemé de barrières, ouvertes pour le moment, mais qui se ferment quand il y a foule. A mesure qu'on approche, elles sont de plus en plus utiles, car il commence à y avoir du monde, et il y a une vraie queue pour entrer dans l'enceinte du bâtiment. Grâce à Ulysse on nous fait passer par les coupes-files, ce qui nous épargne de longues minutes d'attente. On apprendra plus tard que , quand l'exposition battait son plein, la durée d'attente atteignait facilement 7h.


L'intérieur du bâtiment est ultra-climatisé, et très fréquenté. Dans le hall d'accueil, de nombreux panneaux expliquent la conception, la création, la construction... du bâtiment, et son contexte, en mettant un peu de propagande dedans au passage. Il y a même une grande inscription sur un mur, du style "la construction chinoise, la sagesse au service du progrès" (ou quelquechose d'approchant, en chinois et en anglais), ce qui est assez comique quand on connaît les problèmes sociaux récents engendrés par les expropriations et les programmes immobiliers sauvages en Chine.
De manière générale, presque tout est traduit en anglais, mais le rôle principal du bâtiment est clairement à destination des chinois, d'ailleurs la plupart des gens présents font partie de groupes de retraités, paysans, scolaires... en voyage organisé. Je n'ai pas vu un seul autre occidental au cours de cette visite.
Pour monter dans les étages et voir l'exposition proprement dite, les gens font la queue sur une partie de la salle. Encore une fois Ulysse nous fait gagner un temps précieux, et on se retrouve dans un ascenseur (décoré pour simuler un wagon de train) en compagnie d'un groupe de retraités.



On arrive ainsi au dernier étage, le début de la visite. Un peu plus loin on voit les vitres qui offrent une vue dégagée sur Shanghai, mais ce sera pour plus tard. Au plafond, des vidéos d'ambiance sont projetées sur des petits cubes style stalactite. Il y a une série de files d'attente devant une porte, donc on attend un peu, puis MaiZhen demande ce que c'est : c'est pour voir un film, ce qui ne nous intéresse pas du tout. On se dirige donc vers la suite du parcours.
On passe devant quelques décors de machineries, puis devant des reproductions d'appartements chinois typiques (selon le PCC en tout cas) en 1978, 1988, 1998 et 2008. Celui de 2008 semble sorti directement d'un catalogue d'I**a, avec grand canapé et télé à écran plat.
J'apprécie plus la salle suivante, très grande, plongée dans l'obscurité, dont les murs sont couverts par un tableau lumineux de style chinois traditionnel. En fait le tableau est animé, et change régulièrement. Un coup c'est une représentation de la route de la soie, où les petits bonhommes se déplacent avec leurs chameaux ; ensuite une vue d'un port, avec des bateaux qui se balancent et des marins qui bougent... Tout d'un coup, la séance du film qu'on n'a pas vu se termine, et la salle qui était à-peu-près vide se remplit considérablement. On suit la foule tant bien que mal, et on passe dans le couloir suivant qui parle de développement durable. Le chemin traverse donc des arbres en tubes lumineux verts fluo, une maquette d'appartement écologique... Puis tout d'un coup le mur se couvre de vitres, c'est le passage qu'on avait vu tout-à-l'heure. On a une vue très dégagée sur d'autres endroits de l'exposition, en particulier un bâtiment en forme d'oeuf, peut-être le pavillon japonais (?).
Aux murs, des reproductions grands formats de dessins d'enfants à qui on a demandé de représenter l'avenir (ou l'espoir ou quelque chose d'approchant). On prend quelques photos, pendant que les gens autour prennent des photos d'Ulysse (oui, je sais, vous commencez à avoir compris).
Le chemin est en pente et nous amène doucement à l'étage inférieur (ou plutôt à un ascenseur qui descend).

Ici le thème principal est l'effet de serre et les énergies alternatives. C'est encore une très grande salle, avec au milieu une immense serre circulaire, dans laquelle les plantes sont arrosées par des jets d'eaux qui tombent du plafond de manière synchronisée en formant des figures. Sur les côtés, c'est plutôt des éoliennes, des panneaux solaires, ainsi que des affiches lumineuses légèrement criardes, qui affichent des slogans invitant au respect de l'environnement. Je ne sais pas si la foule qui est là est touchée par le message, en tout cas c'est réellement impressionnant.
Au milieu de la serre évoquée précédemment, un grand escalator redescend vers la base du bâtiment. Avec Ulysse on ne cherche même pas à comprendre, on retourne directement à l'ascenseur. Cette fois la visite est terminée.
Après une petite pause dans l'air climatisé on ressort, il est bientôt midi et on cherche l'ombre à tout prix. On s'accorde encore quelques minutes sous un mur pour faire boire Ulysse, puis il faut bien revenir sur tout le trajet qu'on a parcouru entre le taxi et ici. On prend quelques photos, mais la chaleur est vraiment insupportable et on se dépêche. Le taxi se fait un peu attendre (bien sûr sur cet immense carrefour il n'y a pas un seul brin d'ombre), mais au bout d'un petit moment on peut repartir.

Cette fois on va au KFC qu'on avait vu près de l'hôtel, qui est assez fréquenté (comme souvent dans les fast-foods américains en Chine). On mange juste à côté des jeux pour enfants, il y en a plusieurs qui passent et veulent jouer avec Ulysse. Après le repas et une nécessaire glace, on le met un peu sur le toboggan, du coup l'enfant qui était là devient tout timide.
Pour revenir à l'hôtel, cette fois on a notre porte-bébé, on peut donc monter le grand escalier qui enjambe la grande passerelle, et redescendre du bon côté du carrefour. On rentre à l'hôtel à pied, on donne encore à manger à Ulysse avant le trajet qui va suivre, on récupère les valises laissées à la réception, et on reprend un taxi (bien sûr, avant qu'on parte, tous les employés de l'hôtel qui passaient par là on tenu à dire au revoir à Ulysse). On pensait avoir prévu large, mais quand on part vers la gare, on n'a plus tellement de temps.